Ce matin, un important incendie a eu lieu à Bezons, dans le Val-d’Oise, dans l’entreprise de produits chimiques Protec Industrie, un des 94 sites franciliens classés Seveso. Maîtrisé plusieurs heures plus tard grâce à l’engagement et au professionnalisme d’une centaine de pompiers, cet incendie, heureusement, n’a pas fait de victime. Si les risques de pollution du sol, de l’air et de la Seine qui étaient à craindre en raison des produits chimiques et toxiques utilisés dans l’usine semblent écartés par les autorités, ce nouvel événement nous rappelle la dangerosité de nombreux sites industriels et l’urgence de mesures de protection des populations et de l’environnement à la hauteur.

Deux ans après, on se souvient encore avec effroi de l’immense incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, à seulement 100 kilomètres de chez nous en aval de la Seine. Le 26 septembre 2019, 10 000 tonnes de produits chimiques étaient parties en fumée, empoisonnant l’air, l’eau et le sol de cinq départements. Aujourd’hui encore, nous ne connaissons pas précisément les conséquences de cette immense pollution sur la santé et sur l’environnement, mais les odeurs insupportables, les maux de tête et les nausées encore subies par les habitant.es l’été dernier, laissent légitimement place à la plus grande inquiétude.

En juillet 2019, un grave incendie avait également eu lieu dans l’usine de traitement des eaux du SIAAP, à Achères, provoquant la pollution de la Seine et la mort de milliers de poissons..

En Ile-de-France, près de 100 établissements sont classés Seveso, un statut réservé aux installations industrielles présentant des risques majeurs d’accidents. Mais ils constituent une infime partie des sites classés à risques dans la région, qui entre raffineries, dépôts pétroliers, usines de produits chimiques, cimenteries, stockages de gaz, etc. seraient au nombre de…1 465 !

Le Groupe Alternative écologiste et sociale de la Région Ile-de-France, à l’aune de l’incendie de l’usine de Bezons de ce matin, alerte à nouveau avec force sur les risques que ces industries polluantes, qui induisent la manipulation et le stockage de matières particulièrement dangereuses, font peser sur tout l’écosystème. 

Combien d’accidents faudra-t-il pour qu’enfin il soit procédé à la fermeture des sites les plus polluants et que soient mises en place toutes les mesures de protection des populations et de l’environnement, bien au-delà des simples mises en garde et préconisations auxquelles concluent la plupart du temps les inspections ?

Les élu·es AES rappellent l’urgence à sortir de ces industries éminemment polluantes et dangereuses et exigent la plus grande transparence sur la réalité des risques industriels en région Ile-de-France et un vrai plan de protection des populations et de l’environnement. C’est un enjeu majeur pour notre territoire et l’avenir des Francilien·nes, dont les autorités et les pouvoirs publics doivent enfin vraiment se saisir.