Le lycée international de Palaiseau va ouvrir ses portes en septembre, lors de la prochaine rentrée scolaire. La sectorisation temporaire annoncée vient confirmer les inquiétudes des syndicats enseignants, des parents d’élèves et des élu·es du groupe AES : cet établissement va institutionnaliser la ségrégation scolaire en créant un ghetto de riches. Erigé en modèle, ce lycée va en effet aspirer les moyens et les élèves des communes les plus favorisées aux alentours et exclure des élèves des autres communes, réduisant au passage la mixité dans tous les établissements voisins. Une étape de plus dans la casse organisée de notre modèle d’école républicaine.
En novembre 2020, Valérie Pécresse reprenait à son compte les propos de François Durovray, président du Département de l’Essonne : “Si on me prend Saclay, il ne me reste plus que les pauvres.” Cette phrase qui laisse transparaître tout le mépris de la Présidente de Région pour les personnes défavorisées ou en situation de précarité masque en fait une toute autre réalité. C’est la Présidente de Région, elle-même, aidée par le Ministre Blanquer, qui organise la ségrégation territoriale.
Comment justifier que des élèves de Massy ou des Ulis, plus proches de l’établissement que certaines communes, soient de fait exclu·es du secteur du nouveau lycée de Palaiseau ? Comment le justifier si ce n’est de constater que ce lycée a été construit pour cultiver une forme d’excellence qui n’est rien d’autre que de l’entre-soi, à l’opposé des valeurs républicaines de l’instruction publique? Le symbole est d’autant plus terrible quand on sait que ce lycée a été construit en marché de partenariat (ex Partenariat Public Privé) et confère à Vinci des droits réels pendant 30 ans sur l’établissement, limitant de fait son usage public.
Par ce communiqué, nous dénonçons la gestion de ce dossier par la majorité régionale et l’Education Nationale et demandons que la sectorisation soit rapidement revue pour intégrer l’ensemble des communes sur des critères géographiques uniquement, afin d’assurer à terme une véritable mixité sociale dans l’établissement.